Le recyclage n’est donc pas un problème. Le problème, c’est la production des déchets. Nous en produisons trop, 500 kilos en moyenne,
par habitant, par an. Un bruxellois, c’est 400 kilos de déchets ménagers, en
moyenne, par an. « On se classe dans
la moyenne supérieure de l’Union européenne. Comparée à certains Etats tels que
la Roumanie et la Bulgarie qui ont des quantités de déchets beaucoup plus
importantes, la Belgique s’en sort bien. Je dirais qu’on est dans la moyenne
mais on pourrait faire nettement mieux », comme me l’a expliqué Françoise Bonnet, responsable
du département Déchets et obligations de Bruxelles-Environnement. D’où la
nécessité d’agir au niveau de la production des déchets plutôt qu’au niveau du
tri.
Mais la gestion des déchets pose problème… elle est
polluante : le transport, le tri et le recyclage ou l’incinération engendrent
d’importantes quantités de CO2. « Il
faut promouvoir la prévention ensuite le réemploi, le recyclage et puis
seulement pensé à l'élimination énergétique pour bien faire et l'élimination
tout cours, donc l'incinération sans récupération d'énergie dans le pire des
cas ». Moins de déchets, c’est donc un meilleur environnement.
Par ailleurs, moins de déchets, c’est aussi moins de dépenses pour
vous, mais aussi et surtout pour les services de ramassage des ordures :
une tonne de déchets à traiter coûte 300 euros. Une diminution de 50 kilos de
déchets par habitant représenterait donc une économie de 15 millions d’euros,
ce qui est loin d’être négligeable.
Une brosse à dents qui pèse lourd
Enfin, la réduction des déchets aura forcément un impact
sur les ressources naturelles. Avant d’atterrir dans votre caddie, les produits
engendrent des déchets parfois plus importants que ceux occasionnés à la fin de
leur vie. Ainsi, votre brosse à dents, c’est 1,5 kilo de déchets produits avant
qu’elle n’arrive en rayon. Un kilo d’aluminium, c’est 5 kilos de déchets. Et
votre Gsm, c’est 75 kilos de déchets créés avant utilisation.
Chaque bruxellois peut réduire de 100 kilos par an sa
production de déchets. Comment ? En gaspillant moins, en évitant les
emballages jetables, en compostant ou encore en donnant une seconde vie à ses
vêtements ou à certains objets comme l’explique Françoise Bonnet : « C’est procéder à du compost, vous réduisez
ainsi votre quantité de déchets organiques dans les sacs poubelles. C'est aussi
acheter des produits qui ne sont pas suremballés, donc acheter au marché plutôt
que des fruits et légumes qui ont trois barquettes de plastique. Simplement,
vous faites votre liste de course afin de ne pas acheter du superflus, c'est
mieux gérer votre frigo, c'est regarder les dates d'expiration des produits. Ce
sont tous des petits gestes qui peuvent vraiment vous aider à ne pas avoir de
grandes quantités de déchets en aval. » La réduction des déchets passe
donc avant tout par une amélioration du comportement du consommateur.
Quant est-il des pouvoirs publics ? Poussent-ils à
la réduction des déchets ? Existent-ils des incitants financiers ? Jean
Hannequart, directeur général de Bruxelles-Environnement a déclaré dans
un article de La Libre Belgique que
les incitants financiers étaient insuffisants. Il n’existe pas, à Bruxelles, de
taxe au niveau du sac poubelle. Aucune prime n’est prévue pour les personnes
qui compostent chez elles ou qui apportent leurs déchets organiques dans un
site de compostage de quartier.
Vous l’aurez compris, de nombreux efforts restent à faire
tant du côté du consommateur que du côté des pouvoirs publics même si, on le
sait, le meilleur déchet est celui qui n’existe pas.