mardi 22 mai 2012

La voiture électrique, branchée?

C’était en mars de cette année,  la société Zen car, en partenariat avec la  Société Régionale d'Investissement deBruxelles (SRIB), lançait la première offre de véhicules électriques partagés, une première européenne. Une dizaine de stations de recharge sont dispersées dans  tout Bruxelles, prêtes à accueillir une vingtaine de véhicules. Aujourd’hui, la société  élargit son offre avec cinq sites de recharges supplémentaires dans plusieurs quartiers de Bruxelles : Montgomery, Schuman, ULB, quartier Royal et gare du Nord.  Un succès grandissant, donc.

La personne tentée par cette nouvelle offre de transport, devra payer un droit d'inscription de 40 euros et un abonnement mensuel de six euros. Il lui en coûtera ensuite sept euros par heure d'utilisation quel que soit le nombre de kilomètres parcourus.  Des conditions sont à remplir: être âgé d’au moins 21 ans, être en possession depuis deux ans d’un permis de conduire de catégorie B, ne pas avoir eu plus d’un sinistre « en tort » dans les deux dernières années,…  

(Photo: zencar.eu)

Alors, pourquoi louer une voiture électrique ? La société avance différentes raisons : Economiques d’une part, le citadin n’effectue généralement pas plus de 10 000 km par an. Le trajet moyen en ville est, selon Juan Emilio Gonzalez Lopez, co-fondateur de la société Zen car, « de six km ». Avec ses 120 km d’autonomie, la Zen car permet donc une utilisation prolongée et aura un coût moindre qu’une voiture avec laquelle le particulier roule finalement peu. Des raisons écologiques, d’autre part, avec un moteur 100% électrique, la Zen car n’émet ni bruit ni gaz à effet de serre. Enfin, pour des raisons pratiques : l’emploi de cette voiture donne accès à des emplacements de parking privilégiés.

« Pas une vision isolée »
Le carsharing ou auto-partage  participe d’une « prise de conscience » du conducteur selon M. Gonzalez. Il ne faut utiliser la voiture que lorsque cela est nécessaire. C’est ce que la société Zen car cherche à promouvoir. Aann Goossens, conseillère au développement durable chez Electrabel, ajoute qu’il ne faut « pas avoir une vision isolée de l’auto-partage de véhicules électriques, il faut rechercher l’inter-modalité ». Autrement dit, l’auto-partage doit faire partie d’une combinaison de transports : on pourrait imaginer prendre le bus ou le tram pour se rendre à la station de recharge pour ensuite conduire jusqu’à son lieu de travail. Un autre exemple : la SNCB est actuellement en train de réfléchir au développement d’un parc de bornes de recharge dans certaines de ses gares. Le but ? Permettre aux usagers de parcourir de petites distances tout en limitant leur impact sur l’environnement. Un dernier exemple : Zen car travaille en collaboration avec une société de nettoyage qui n’utilise aucune goutte d’eau. Encore un moyen de préserver les ressources et d’éviter de se faire électrocuter avec des véhicules qui, faut-il le rappeler, sont 100% électriques.

Un secteur peu soutenu
M. Gonzalez déclare que l’Etat n’intervient en rien dans le développement de sa société : aucune aide financière ni aucune prime à l’utilisation de voitures électriques, pour le moment du moins. En effet, Mme Goossens nous a confié que le Service public fédéral (SPF) Economie et le ministère de l’Economie travaillaient actuellement à l’élaboration d’un plan de soutien au développement du secteur de l’automobile électrique. Il contiendra des recommandations tant sur le plan fiscal (taxes, primes) que sur le plan pratique (autorisation de rouler sur les bandes de circulation destinées aux bus).

Par ailleurs, une étude stratégique commandée par Electrabel révèle que le secteur possède un potentiel de croissance important dans le secteur des voitures de société.Les entreprises pourront s'engager dans des formules de location à demeure, moyennant l'installation de borne(s) électrique(s). Le fisc prévoit une déductibilité du coût à concurrence de 120%. Suite à l’annonce du gouvernement de la suppression des primes à l’achat des voitures peu polluantes et de l’augmentation du coût des voitures de société dès janvier 2012, la voiture électrique semble être une alternative intéressante, avec ses avantages (écologique) et ses inconvénients (achat coûteux). Un secteur auquel il faut donc rester branché. 


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